dimanche 23 décembre 2012


Athènes, décembre 2012 : des impressions

Mon précédent séjour à Athènes date d’il y a à peine deux mois et sur ce laps de temps, la situation s’est –encore- aggravée de manière visible. Le nombre de sans-abris et de mendiants, par exemple, est frappant, alors que 80% des grecs sont propriétaires de leur logement. Les trottoirs du centre d’Athènes sont remplis de marchands ambulants qui vendent la production de leurs potagers ou le contenu de leurs greniers. Les rues et les places sont envahies par les chiens adespotes (sans-maîtres).




A l’exception de la rue commerçante Ermou (l’équivalent de la Rue Neuve à Bruxelles ou de la Rue de Rivoli à Paris) et du marché aux puces du quartier touristique de Plaka, les magasins fermés et abandonnés sont légion. Devant les maisons, des stocks de bois de chauffage car le fioul est devenu inabordable et le gouvernement vient d’instaurer une nouvelle taxe sur l’électricité perçue directement à la source.



A Omonoia, une petite crèche, surveillée du coin de l’œil par quelques policiers en faction au centre de la place. C’est bien la seule activité, car plus aucun café ou commerce ne semble ouvert. A l’exception de quelques kiosques, où l’on peut trouver, en plus d’une multitude de journaux grecs pro-gouvernementaux, la presse étrangère. Outre les habituels Financial Times, International Herald Tribune, Libération, Le Monde, The Guardian, Die Welt, … on y trouve également la  Griechenland Zeitung et la National Zeitung. La première est visiblement un journal  grec écrit en allemand, forme contemporaine de presse coloniale. La seconde est un journal allemand d’extrême-droite[1]… Froid dans le dos !



Alors que je m’apprête à continuer ma déambulation vers Metaxourgeio, mon attention est attirée par le bruit familier d’une  manifestation. Je me dirige donc vers le petit groupe d’une centaine de  personnes. Ne comprenant pas grand-chose aux slogans et discours, et ne pouvant identifier de drapeau connu, je ne m’éternise pas et poursuit mon chemin vers Syntagma, la place de la constitution. Sur le chemin, la police est omniprésente.




Arrivé à Syntagma, j’y découvre le la patinoire et les décorations de Noël installées par la mairie... et dont personne ne semble avoir que faire.  Quelques patineurs. Un Père Noël passablement désoeuvré. Des représentants d’une société de télécommunications qui tentent désespérément de vendre leurs produits. Une équipe de l’université d’Athènes qui effectue des mesures de qualité de l’air, qui s’est fortement détériorée suite au retour du bois de chauffage.



Le Costa Coffee où j’avais bu un café début novembre avant de prendre le bus pour l’aéroport est fermé. L’entreprise est en passe de quitter la Grèce, tout comme Carrefour l’a déjà fait il y a plusieurs mois. Je me mets à la recherche d’un autre endroit pour boire un café et je retrouve la manifestation de ce matin.





Quelques heures de déambulation dans le centre d’Athènes donnent une énorme sensation de fin du monde. De fin d’un monde. Mais le peuple grec continue de lutter. Et développe de nouveaux mécanismes de solidarité. C’est ce que nous avons appris de nos différentes rencontres. Nous y reviendrons bientôt.




[1] http://en.wikipedia.org/wiki/National_Zeitung



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